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Ce qu'on appelle "anglicismes" dans le français de France sont des mots anglais, utilisés tels quels, toujours mal
prononcés :
baskets (chaussures de sport), briefing, booker, overbooké (très
occupé), camping, camping car, charter, chewing-gum, e-mail, ferry,
interview, kitchenette, light (allégé), lifting, living(-room), loft,
meeting, mountain bike,
package, puzzle, rosbeef, skate, slip, string, steak, speaker, sweat,
short, sponsor,
webmaster.
Les anglicismes du français du Québec sont différents, l'histoire du Québec
se dissociant de celle de la France dès 1763.
En
France,
l'anglais s'est invité tardivement; ça fait moderne et branché d'utiliser des mots
anglais, par snobisme ou par souci d'utiliser un jargon. Par exemple, les surfeurs sur leurs
funboards qui font des water
starts en s'accrochant à leur wishbone. Au
Québec, l'influence anglaise est beaucoup plus ancienne et elle commence avec
la conquête britannique en 1763. L'exemple
le plus flagrant est le vocabulaire autour de l'automobile : windshield,
bumpers, clutch, mufflers,
whippers, brakes, shoke, tires, cruise
control, truck, flashers, flat.
Il a fallu attendre longtemps avant
d'avoir des modes d'emplois en français pour les voitures (de marque
américaine).
L'anglicisation
du français du Québec peut se diviser en plusieurs catégories : 1)
les mots anglais, prononcés à peu près selon l'accent américain : le
vocabulaire d'automobile cité plus haut, et aussi : bad luck, bargain,
blender, bouncer, bum, chum, cute, draft, dressing, dull, drill, fake, farmer,
fuck, game, gun, hose, joke, lift, loose, pedler, pickles,
plaster, plug, popsicle, push up, strap, tape, track, wrench, ... 2)
Les verbes anglais francisés et
conjugués à la française : "j'ai pas catché le sens de cette
phrase". Et également frencher (de french kiss), bargainer, checker.
Le français de France connaît ça aussi : booker, relooker, ... 3)
les
calques de l'anglais : des mots, expressions
ou tournures de phrases anglaises "déguisé(e) en français". Par exemple,
“ j’ai cancellé mon application, elle ne faisait pas de bon sens ”
(“
I cancelled my application, it didn’t make sense ”). Ou alors : “
it takes another 5 dollars to buy myself this bathing suit ” devient “
ça me prend un autre 5 dollars pour m’acheter ce costume de bain ”. C’est de la traduction mot à mot.
Mais
avec l'émancipation des francophones du Canada vis à vis du
"colonisateur" britannique, dans les années 60, les concepts nouveaux
venus des pays anglophones passent au filtre de la francisation, alors
qu'en France, ces mots anglais sont utilisés tels quels
: faire du shopping / magasiner ; Week-end / Fin de semaine ; Parking /
Parc de stationnement ; Square (pour une place carrée) / carré ; Sweat-shirt /
chandail ; Ferry / Traversier ; E-mail / Courriel ; Sandwich / Casse-croûte ;
Puzzle / Casse-tête. De même que depuis cette époque la chasse aux
mots anglais va bon train, mais pas toujours avec succès : on ne dit presque
plus "tire", mais "pneu". La "clotche"
survit encore car "embrayage" c'est trop long à dire. Les "brakes"
sont devenus les freins, sauf le frein à main qui est encore le "brake à
bras". Mais certaines
francisations sont tombées à l'eau. Ainsi, il n'y a guère plus que les Français
voulant imiter les Québécois qui disent "chien-chaud" pour hot-dog,
ou "hambourgeois" pour "hamburger".
Pour finir, il ne faut pas oublier néanmoins que l'anglais est lui-même
issu d'un mélange entre l'anglo-saxon et le français (suite à
l'accession de Guillaume, duc de Normandie, au trône d'Angleterre en
1066), ce
qui signifie que les mots anglais introduits dans le français de France
ou du
Québec sont dans la moitié des cas des mots d'origine française
(camping de camper,
interview de entrevue, package de paquet, cruise de croiser, bargain de
barguigner, dressing de dresser, farmer de fermier, pedler de pédaleur,
...)
voici
une page web qui parle d'anglicismes : http://www.neovist.org/quebec1.htm
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